Les chiens des voisins aboient à longueur de journée ? Les machines de l’usine du quartier ronronnent jour et nuit ? Les odeurs de la ferme voisine vous incommodent ? Entre voisins, les bonnes relations ne sont pas toujours faciles et les sources de conflits peuvent être nombreuses. Mais il convient cependant de définir ce qu’est réellement un trouble du voisinage, et, s’il est avéré, il faut pouvoir en apporter la preuve. Que dit la loi à ce sujet et comment prouver un trouble du voisinage ? Faisons le point sur un sujet épineux.
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Aucun texte spécifique de loi ne définit le trouble anormal de voisinage. Cependant, pour en apprécier la réalité, les juges peuvent s’appuyer sur différentes dispositions légales, et notamment :
Il convient de distinguer le trouble normal de voisinage du trouble anormal de voisinage.
Le trouble normal de voisinage n’est pas une faute et à ce titre, il n’est pas punissable. Si votre voisin qui travaille très tôt démarre sa voiture chaque nuit, ou s’il tond sa pelouse à l’heure de votre sieste digestive, rien ne le lui interdit et vous devez faire avec.
Mais certaines nuisances peuvent constituer un trouble anormal du voisinage. Ces nuisances peuvent être de différentes natures, telles que les nuisances olfactives, visuelles ou auditives. Par exemple, si les odeurs de friture de la friterie voisine sont trop envahissantes, ou si votre voisin empile les épaves de voitures sous votre fenêtre, ou encore s’il décide de jouer de la grosse caisse tard le soir, vous pouvez considérer que vous subissez un trouble anormal du voisinage. En effet, la nuisance excède les inconvénients normaux du voisinage, au regard de l’article 544 du code civil cité plus haut, et ce trouble vous empêche alors de pouvoir jouir paisiblement des lieux.
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Enfin, sachez qu’une première démarche amiable est obligatoire avant toute action en justice. Dans un second temps, l’article 750-1 du Code de procédure civile prévoit le recours à un conciliateur de justice ou un médiateur. La première chose à faire est donc d’essayer de discuter avec votre voisin du différend qui vous oppose. Ensuite, avant toute action en justice, il faut garder à l’esprit que :
En vertu de l’article 9 du Code Civil, c’est la personne qui estime subir un trouble anormal de voisinage qui doit apporter la preuve de la réalité de ce trouble. Elle doit également prouver que l’auteur désigné est bien le responsable de la nuisance subie. Pour cela, le plaignant peut rassembler diverses pièces, telles que :
En revanche, il n’est nul besoin de prouver que l’auteur des nuisances commet une faute. En effet, votre voisin peut tout à fait adopter un comportement perturbateur sans pour autant qu’il y ait, par exemple, entorse ou violation d’un règlement de copropriété ou d’une quelconque autorisation administrative de sa part.