Le compromis de vente sous seing privé nécessite de sérieuses connaissances juridiques, sous peine que la vente ne vire au cauchemar. Bien comprendre son fonctionnement évitera les litiges qui peuvent survenir par la suite.
Avant de signer l’acte de vente d’un bien immobilier, il est important de rappeler la différence entre le compromis de vente et la promesse de vente, car ces deux avant-contrats n’ont pas les mêmes conséquences pour l’acheteur et le vendeur. En revanche, le compromis ou la promesse unilatérale de vente peuvent être réalisés sous seing privé ou devant un notaire, et contiennent les mêmes renseignements, à savoir :
Tout élément substantiel doit faire l’objet d’un avenant dans le contrat, et un délai de rétractation de 10 jours est obligatoire, conformément à l’article L271-1 du Code de l’habitation et de la construction.
Le compromis de vente, nommé aussi contrat « synallagmatique », engage juridiquement les deux parties : l’acheteur et le vendeur. Ils s’engagent mutuellement, avant la vente, sur les modalités et les conditions de l’acte de la vente, avec un prix déterminé. Si la transaction ne s’effectue pas dans les conditions mentionnées au contrat, après acceptation de l’offre d’achat, l’une ou l’autre des parties peuvent faire valoir leurs droits devant les tribunaux, en exigeant de surcroît des indemnités pour dommages et intérêts. La promesse de vente, plus rare que le compromis, n’engage quant à elle que le vendeur, qui a obligation de réserver le bien immobilier à l’acheteur pendant une durée limitée à 2 ou 3 mois, moyennant le versement d’une indemnité de mobilisation, contrairement au compromis qui n’exige pas cette clause. Cette indemnité s’élève à 10 % du prix de vente, et sera déduite de la somme à régler lors de la vente définitive. Si l’acheteur renonce à ses obligations, cette indemnité sera conservée par propriétaire à titre de dédommagement. À l’inverse, le vendeur peut annuler la transaction tant que l’acheteur n’a pas levé l’option, mais cela peut lui coûter jusqu’à 20% du prix du bien en dommages et intérêts. La promesse de vente doit être enregistrée auprès des impôts dans les dix jours suivant la signature, alors que le compromis de vente n’a pas à être enregistré par les services fiscaux, même si cela peut être recommandé pour le rendre opposable aux tiers.
On dit qu’un compromis de vente est sous seing privé ou sous signature privée dès lors qu’il est conclu sans l’intermédiaire d’un notaire. Cet avant-contrat se signe entre les particuliers, ou par un tiers mandaté, ou encore par l’intermédiaire d’un agent immobilier. C’est la première étape avant de signer l’acte de vente définitif du bien, qui, lui, a l’obligation de se faire en présence d’un notaire. Signer un compromis sous seing privé a la même valeur légale qu’un compromis de vente devant notaire, mais demande des connaissances juridiques et une vigilance extrême quant à la rédaction de ce compromis. Il y a cependant deux exceptions à cette règle, qui oblige l’intervention d’un notaire lors d’un compromis de vente :
Le principal avantage d’un compromis de vente sous seing privé est le gain de temps, surtout pour un vendeur pressé de vendre son bien. Un rendez-vous chez le notaire peut demander plusieurs semaines d’attente, et la patience est de mise ! Le prix est aussi un avantage, bien qu’un notaire ne demande généralement qu’un acompte variant de 200 à 500 euros, déduit du prix de la vente définitive. Cependant, depuis un arrêté du 26 février 2016, les notaires ont le choix de fixer librement leurs honoraires, et peuvent parfaitement facturer des frais de rédaction, ainsi que de conseils juridiques ou fiscaux.
Ils sont plus nombreux que les avantages, car ils comportent des risques non négligeables, sauf si les deux parties (le vendeur et l’acheteur) sont des experts en la matière. Il faut garder à l’esprit qu’un contrat mal rédigé où il manquerait des conditions obligatoires peut devenir caduc ou porter préjudice à l’une des deux parties. Depuis la loi ALUR de 2014, les dossiers sont encore plus complexes, au regard du nombre de pièces obligatoires à annexer au compromis. C’est pourquoi la présence d’un notaire, officier public, sécurise la transaction en donnant un caractère authentique aux actes et contrats qui lui sont confiés. Une vente sous seing privé peut donc être retardée ou annulée lorsque :
Lors d’un compromis de vente sous seing privé, il ne faut pas hésiter à utiliser des modèles présents sur Internet, en respectant chaque élément point par point. Mieux vaut toutefois privilégier des sites émanant du service public ou à caractère juridique. Afin d’éviter les litiges, il est indispensable de mentionner les cas particuliers ainsi que chaque clause adaptée à la situation de l’acquéreur et du vendeur. On peut aussi faire appel à une agence immobilière, qui servira d’intermédiaire pour rédiger le contrat. Dans ce cas, le choix de l’agence mérite la plus grande vigilance.